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Souvenirs du Vietnam – le retour au pays

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60 ans après, mon père retourne au Vietnam. C’était en 2011. Depuis, séduit à nouveau par son pays d’origine, il y est retourné plusieurs fois. Retrouvez l’épisode précédent: les cigarettes de mangues

Souvenirs du Vietnam (par Albert Tran)

8) Retour au pays

 

Devant la poste centrale

Devant la poste centrale

Dans la poste centrale

Dans la poste centrale

Me voilà revenu dans mon pays natal. Le temps a laissé ses marques: beaucoup de maisons (basses) ont disparu, cédant la place à de grands immeubles si hauts qu’on dirait qu’ils voulaient toucher le ciel. J’ai reconnu cependant la cathédrale de Saïgon, oh! Pardon! de Ho Chi Minh Ville et sa poste centrale construite par les Français. Surtout le coin de rue où s’était installé mon marchand de glace préféré, avec sa petite charrette en bois montée sur quatre roues également en bois que je caressais du regard avec une tendresse infinie à chacun de mes passages sur le chemin menant chez mon grand-père maternel. Pensez donc! Son contenu m’avait entraîné plus d’une fois, dans des jouissances jamais égalées. Notre maison à Gia Dinh, proche banlieue de Saïgon, avait disparu et je n’ai pas retrouvé non plus ma chère pagode qui le soir venu était éclairée par des ampoules électriques. Ampoules qui me servaient de cibles lors de mes séances d’entraînement de tir au lance-pierres.

Le coin du marchand de glace

Le coin du marchand de glace

 

Par contre, la pagode que mon grand-père maternel avait fait construire sur un terrain donné par mon arrière-grand-père maternel était toujours là, mais transformée à tel point que je ne l’ai pas reconnue au premier coup d’oeil. En particulier, le pavillon habité par mon grand-père après sa retraite avait été rasé pour céder la place à un immeuble de plusieurs étages. Le bassin devant la pagode a également disparu. J’affectionnais particulièrement ce bassin pour plusieurs raisons: d’abord il faisait office d’océan à mes bateaux en papier ou à mes radeaux en liège qui me transportaient à mille lieues de Saigon; ensuite, des tortues y cohabitaient avec des grenouilles aux cuisses bien charnues, provocantes. J’en avais pêché quelques unes à l’insu de mon grand-père dont j’admirais en secret la gentillesse, la générosité et l’altruisme. Qualités qu’il avait transmises à ma mère que j’adorais.

 

La Pagode du grand père
Pagode

La Pagode du grand père

 

Je suis allé aussi me recueillir à la pagode où sont conservées les cendres de mes parents et de trois de mes frères. Pourquoi dans cette pagode et non dans notre pagode familiale? Je ne saurais répondre à cette question. Je savais que ma famille possédait plusieurs propriétés autour de Saïgon; mais je suis incapable de dire où. Ce que je savais par contre, c’est la confiscation de toutes nos propriétés, y compris notre pagode familiale après  »la chute de Saïgon »: mandarins, on ne veut pas de vous, ici! Laissons l’oubli panser nos blessures: nul ne peut changer le passé…

 

Boudha

Boudha

Auteur : Stefanie

Stefanie aime voyager, la déco, le bricolage, peindre, fabriquer de jolies choses, dessiner, les diners entre copain, écrire, les sorties culturelles, les soirées resto, la couture, les jeux de société, la maçonnerie, les petits jeux débiles sur smartphone, et puis lire, lire, lire....

4 Commentaires

  1. cher Monsieur,

    J’ai été très ému de vous lire et de voir vos photos.
    Tout cela me rappelle ma jeunesse , j’étais en 1953 en garnison à Gia Dinh jusqu’en 1955… ! J’ai donc bien connu cette banlieue.
    Aussi quand je suis retourné dernièrement, impossible de retrouver le lieu que j’avais connu et dont j’avais gardé un si bon souvenir.
    Très heureux d’avoir passé un moment en votre compagnie.
    Sincères salutations.

  2. Merci pour pour ce message, je vais le transmettre à mon papa, ça lui fera plaisir!
    Bien cordialement,
    Stefanie

  3. A l’avance je vous en remercie bien sincèrement.
    Cordialement.

  4. bonsoir Stephanie je cherche le livre de ton Papa. Merci

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