Soie Bavarde

Le blog de Soie Essentielle

30 juillet 2014
par Stefanie
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Nouveau site et nouveautés

Pour bien profiter de l’été, la boutique Soie Essentielle s’est offerte un relooking total. Ca vous plait?

Prestashop 1.6 était déjà sorti depuis quelques mois, mais j’hésitais à me lancer dans le chantier. Comme vous le savez, même si j’adore me plonger dans ce code magique qui fait apparaître d’aussi belles choses sur vos écrans, étant essentiellement autodidacte dans ce domaine j’ai toujours une certaine appréhension à me lancer. Un peu comme de plonger dans de l’eau glacée. Heureusement il y a mes copines mampreneurs pour me pousser de l’avant – merci @ Isabelle du Poussin Voyageur déjà passée à la nouvelle version de prestashop de m’avoir convaincue! Et puis après tout, je me suis baignée régulièrement dans la mer gelée quand j’habitais en Finlande, ça ne peut pas être pire.

 

Boutique Soie Essentielle

Après quelques semaines les mains dans le cambouis en local, 2 jours de mise au point en ligne, voilà le site tout nouveau-tout beau. Le thème est beaucoup plus proche de ce que j’imaginais quand j’ai créé la première version (comme quoi, j’ai des idées avant-gardistes 😉 mais pas la technologie pour les réaliser avant que ça devienne grand public… et puis bon j’avoue, là je ne pense pas encore ma future version souhaitée). Basée sur bootstrap et donc responsive, c’est à dire qu’il s’adapte à l’écran, ordi, tablette, téléphone… (bootstrap, ce sont les boucles pour régler la taille des bottes).

J’en ai profité pour ajouter les nouveaux porte-feuilles de Fair Fashion. Je les ai fait faire un peu plus grands que le modèle précédent, suite  à la remarque d’une cliente qui regrettait de ne pouvoir y mettre son chéquier.

Porte feuille soie bleue

Voilà voilà, un tout nouveau site qui s’adapte à votre appareil, et un nouveau porte feuille qui s’adapte à ce que vous voulez mettre dedans, que demander de plus?

 

 

23 juin 2014
par Stefanie
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Le bol de riz – Poème par Albert Tran

le bol de riz

 

Le bol de riz

Le ciel a pris un profil bas.
Dans l’air flottait un parfum d’orage.
Soudain, branle-bas de combat!
Combat de titans que se livraient les nuages!
Nuages de mousson, présents de Neptune!
Dans le clair obscur sans étoiles, ni lune,
s’est mué mon fromager familier
en colosse aux bras d’acier.
Tout d’un coup, le manteau couleur de suie
en zigzag s’est déchiré
et, dans un énorme fracas trempé de pluie,
un bras du colosse s’est détaché,
entraînant dans sa chute un serpent ébahi.
D’un coup de bâton je l’ai occis.
Gibier sans fanfare ni clairon
soigneusement dissimulé dans un caisson!
Sans compter la trahison de mes pas mouillés
souillant le carrelage immaculé.
Cri de frayeur! Voix terrifiante et chère!
Mon trophée venait d’être découvert.
Prudence étant mère de sagesse,
j’ai filé en vitesse.

Des cordes de pluie accrochées aux nuages
avec la douceur du miel caressaient mon visage.
Couché à même la chaussée,
j’ai senti sur mon corps l’eau qui montait,
qui le soulevait et qui l’entraînait
dans des jouissances jamais égalées.
Construis donc la prochaine fois
un radeau tout en bois
et le monde sera à toi,
me dit une douce voix.
Adieu l’école, les devoirs, les leçons!
Tu descendras la rivière de Saïgon;
après la Mer de Chine et l’Océan Pacifique,
le vent te poussera jusqu’en Amérique.

Voilà une heure que tu rumines devant ton bol de riz!
Veux-tu donc rester petit toute ta vie?

 

Albert TRAN 03/06/2000

 

 

 

 

5 mai 2014
par Stefanie
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Quinzaine du commerce équitable 2014

La quinzaine du commerce équitable vient de débuter. Elle va durer jusqu’au 18 mai. C’est l’occasion d’en parler, de réfléchir un peu à notre façon de consommer et peut être de devenir consomm’acteur, un peu, beaucoup ou passionnément.

  Et le commerce équitable a bien besoin qu’on parle de lui. Les statistiques montrent qu’en moyenne, un français dépense très peu en produits équitables. A peu près l’équivalent d’un paquet de café et d’une tablette de chocolat par an. Acheter équitable, c’est pourtant l’assurance de voir les producteurs rémunérés justement, traités avec respect, et d’avoir un produit dont on a pris soin.  

En l’honneur de la quinzaine équitable, Soie Essentielle vous offre une réduction de 5 € dès 40 € d’achats (hors frais de port) avec le code: 15CE14. offre valable jusqu’au 18 mai 2014 inclus.

Et n’hésitez pas à faire un tour sur le site officiel en cliquant sur l’affiche pour découvrir les manifestations organisées un peu partout en France.

Quinzaine du commerce équitable 2014

 

23 avril 2014
par Stefanie
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Artisans solidaires Reaching Out, un cadeau pour deux

Les fournisseurs de Soie Essentielle

Première commande chez Fair Fashion Vietnam passée et réceptionnée, entreprise créée, je me suis attelée à la tâche de trouver d’autres fournisseurs pour étoffer ma gamme. Je cherchais plus particulièrement des écharpes et foulards, en soie bien entendu et toujours provenant de fournisseurs adhérant à une charte équitable ou solidaire.

Je découvre ainsi – merci google, le guide du routard et lonely planet – Reaching Out Vietnam, une association de travailleurs handicapés située à Hoi An, et qui produit toutes sortes d’objets artisanaux de déco et de mode. Dans leur catalogue, pas énormément de choix d’articles en soie, mais ils ont des écharpes, et j’ai un vrai coup de coeur pour leurs pochettes à bijoux en taffetas brodé. Reaching Out semble être bien connu, leur boutique est répertoriée, comme je l’ai mentionné, par des guides touristiques, et aussi par des sites spécialisés dans les actions solidaires. C’est donc décidé, je me lance et passe ma deuxième commande.

 

Reaching Out

Reaching Out – Tendre la Main – s’appelle « Hòa Nhập » en Vietnamien, ce qui signifie intégration. Cette entreprise sociale a été créée en 2000 par un collectif de personnes handicapées dirigées par Le Nguyen Binh qui est lui-même en fauteuil roulant. Elle emploie à présent 45 personnes dans ses locaux de la belle ville de Hoi An, ainsi que des artisans travaillant dans d’autres ateliers ou de chez eux. Reaching Out adhère à une charte de commerce équitable, ce qui n’est pas forcément le cas de toutes les entreprises employant des handicapés, qui sont très souvent exploités.

Reaching Out

Atelier Reaching Out

 

Comme le dit Le Nguyen Binh « Je ne vois pas nos producteurs comme handicapés, mais comme des personnes aux capacités différentes. Ils ont des  talents d’artisans incroyables. Reaching Out n’est pas une charité, et nous ne dépendons pas de donations. Nous dépendons de la vente de nos produits basée sur leur haute qualité. »

 

Reaching Out

Poste de tissage

 

Pour la petite histoire, savez-vous d’où vient le mot handicap? il est tiré d’un ancien jeu anglais « hand in cap », la main dans le chapeau. Ce jeu consistait à faire du troc équitable grâce à l’intervention d’un arbitre et d’une cagnotte dans un chapeau. Le mot handicap a ensuite été utilisé en sport ou il permet une fois encore de rendre une épreuve équitable. Et oui, le mot d’ordre est « équitable », ne l’oublions pas.

 

Reaching Out

Confection de cadres photo en soie

 

Les articles Reaching Out ont eu un succès immédiat. Les pochettes à bijoux en soie, très jolies et pratiques sont très appréciées pour faire de petits cadeaux. Le tissu des étoles en soie  est fluide, léger, avec de très beaux reflets. L’étole se porte aussi bien pliée comme une écharpe pour tenir bien au chaud en hiver, que dépliée comme un châle  luxueux qui isolera aussi bien du froid que de la chaleur en été.

 

Reaching Out

Poste de broderie

 

N’hésitez pas à faire un tour sur la boutique Soie Essentielle pour découvrir les articles Reaching Out actuellement en vente. Ils ne produisent malheureusement plus les pochettes à bijoux que j’aimais tant, mais au moment où j’écris cet article, je viens de mettre en ligne de jolis sacs pliables en soie et coton, et de magnifiques étoles en soie doublée. De belles idées de cadeaux, qui en plus comptent double ou triple, car acheter solidaire, c’est non seulement se faire plaisir à soi, à celui à qui on l’offre, mais aussi à l’artisan ayant créé l’objet.

 

 

 

17 avril 2014
par Stefanie
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Souvenirs du Vietnam – le retour au pays

60 ans après, mon père retourne au Vietnam. C’était en 2011. Depuis, séduit à nouveau par son pays d’origine, il y est retourné plusieurs fois. Retrouvez l’épisode précédent: les cigarettes de mangues

Souvenirs du Vietnam (par Albert Tran)

8) Retour au pays

 

Devant la poste centrale

Devant la poste centrale

Dans la poste centrale

Dans la poste centrale

Me voilà revenu dans mon pays natal. Le temps a laissé ses marques: beaucoup de maisons (basses) ont disparu, cédant la place à de grands immeubles si hauts qu’on dirait qu’ils voulaient toucher le ciel. J’ai reconnu cependant la cathédrale de Saïgon, oh! Pardon! de Ho Chi Minh Ville et sa poste centrale construite par les Français. Surtout le coin de rue où s’était installé mon marchand de glace préféré, avec sa petite charrette en bois montée sur quatre roues également en bois que je caressais du regard avec une tendresse infinie à chacun de mes passages sur le chemin menant chez mon grand-père maternel. Pensez donc! Son contenu m’avait entraîné plus d’une fois, dans des jouissances jamais égalées. Notre maison à Gia Dinh, proche banlieue de Saïgon, avait disparu et je n’ai pas retrouvé non plus ma chère pagode qui le soir venu était éclairée par des ampoules électriques. Ampoules qui me servaient de cibles lors de mes séances d’entraînement de tir au lance-pierres.

Le coin du marchand de glace

Le coin du marchand de glace

 

Par contre, la pagode que mon grand-père maternel avait fait construire sur un terrain donné par mon arrière-grand-père maternel était toujours là, mais transformée à tel point que je ne l’ai pas reconnue au premier coup d’oeil. En particulier, le pavillon habité par mon grand-père après sa retraite avait été rasé pour céder la place à un immeuble de plusieurs étages. Le bassin devant la pagode a également disparu. J’affectionnais particulièrement ce bassin pour plusieurs raisons: d’abord il faisait office d’océan à mes bateaux en papier ou à mes radeaux en liège qui me transportaient à mille lieues de Saigon; ensuite, des tortues y cohabitaient avec des grenouilles aux cuisses bien charnues, provocantes. J’en avais pêché quelques unes à l’insu de mon grand-père dont j’admirais en secret la gentillesse, la générosité et l’altruisme. Qualités qu’il avait transmises à ma mère que j’adorais.

 

La Pagode du grand père
Pagode

La Pagode du grand père

 

Je suis allé aussi me recueillir à la pagode où sont conservées les cendres de mes parents et de trois de mes frères. Pourquoi dans cette pagode et non dans notre pagode familiale? Je ne saurais répondre à cette question. Je savais que ma famille possédait plusieurs propriétés autour de Saïgon; mais je suis incapable de dire où. Ce que je savais par contre, c’est la confiscation de toutes nos propriétés, y compris notre pagode familiale après  »la chute de Saïgon »: mandarins, on ne veut pas de vous, ici! Laissons l’oubli panser nos blessures: nul ne peut changer le passé…

 

Boudha

Boudha

13 mars 2014
par Stefanie
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Souvenirs du Vietnam – les cigarettes de mangue

manguier

manguier

Souvenirs du Vietnam (par Albert Tran)

 

7) Les cigarettes de mangues

Je l’aimais encore davantage, quand elle m’avait gratifié d’une demi-douzaine de cigarettes de mangue en récompense de mes efforts. En effet, après avoir épluché des mangues bien mûres qui me faisaient terriblement saliver, je les découpais en petits morceaux avant de jeter le tout dans une casserole posée sur le feu (moyen). Il fallait remuer sans arrêt. Au bout d’une quinzaine de minutes, il n’y avait plus de morceaux de mangue, mais une sorte de bouilli visqueux dégageant un parfum sublime capable de transformer un homme mauvais en un homme bon. Ensuite, à l’aide d’une louche ma sœur aînée versait le bouilli de mangue, tout en l’étalant, sur des feuilles de bananier fraîche exposées au soleil. Une fois séché, le bouilli de mangue s’est transformé en de minces petits disques élastiques comme du caoutchouc qu’il suffisait d’enrouler pour obtenir des cigarettes de mangue. Essayez donc cette recette et vous serez transportés au paradis.! Je vous le garantis.

 

 

marché aux fruits

marché aux fruits

Et c’est seulement maintenant que tu mentionnes cette recette, papa? alors que j’ai grandi dans un pays tropical, qu’on avait des mangues dans le jardin? Parce que bon, il faut avouer, les mangues qui nous arrivent jusqu’en Europe n’ont rien à voir avec celles qu’on trouvait là-bas… je vais peut être essayer de faire des cigarettes de pêches cet été.

Pour lire l’épisode précédent: Amour fraternel

10 mars 2014
par Stefanie
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Concours futur équitable: Illustrez la justice

Pour la 4ème année consécutive, l’association Ekitinfo organise son concours « Futur Equitable ».
Le thème de cette année: illustrer la justice, avec un principe du commerce équitable.
Date limite de participation le 31 mars 2014
Comment participer au concours futur équitable 2014:
Reprend ou imagine un principe qui pourrait entrer dans le cahier des charges des labels certifiant les produits commerce équitable.
Crées-en une illustration sous forme de photo, croquis, vidéo, peinture, collage, etc…

Le visuel doit être envoyé sur WWW.EKITINFO.ORG avant le 31 mars.

 

 

Concours justice

 

Les internautes éliront leur illustration favorite jusqu’au 15 avril 2014, et les 4 membres du jury s’exprimeront sur ces dernières.

Il y a plus de 1000€ de cadeaux à gagner qui seront partagés entre les 5 premiers !

A présent, place à l’inspiration pour imaginer les principes du commerce équitable de demain. Et profitez-en pour découvrir l’association ekitinfo qui oeuvre pour un monde plus équitable.

31 janvier 2014
par Stefanie
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Marcelle raconte Saint Bauzille au temps des usines de bas

J’habite dans une ancienne épicerie. Quand je leur dis ou je vis, tous les villageois au dessus de de 50 ans ont soudain le regard qui part au loin, un grand sourire qui leur vient aux lèvres alors qu’ils me racontent qu’ils ont volé plein de bonbons chez moi autrefois, « parce que Marie de Terre, l’épicière, elle était pas très rapide ».

Il y a quelques temps, j’ai lancé un appel à témoignages, je cherchais des personnes ayant travaillé dans la soie autrefois. Peu de réponses directes, mais des voisins qui me disent qui aller voir, qui pourrait me parler de cette époque. Au final, j’en apprends plus sur ma maison, le village et la vie de tous les jours un demi siècle en arrière que sur les filatures et bas de soie, mais qu’importe, c’est passionnant à découvrir. Et maintenant je sais que la moitié du quartier habite aussi dans des anciennes épiceries ;).

De fil (de soie bien sur) en aiguille, j’en viens à découvrir que la plupart de mes voisins les plus âgés ont travaillé dans les usines de bas, dont ma voisine directe. Et comme on est un petit village, un jour où on se croise sur le palier de nos portes, elle me lance : « il paraît que vous voulez venir discuter avec moi, mais vous êtes un peu timide, hein ? N’hésitez pas, ça ne me dérange pas du tout, au contraire ! ».
Je débarque donc chez Marcelle un après-midi, avec un bol de figues du jardin de mes parents, armée de l’appli voice recorder de mon smartphone, et là j’ouvre une fenêtre sur le passé de ma rue :

 

Place du Christ

Place du Christ

«A l’époque il y avait beaucoup de travail. On nous attendait quand on sortait de l’école pour nous embaucher dans les bonneteries. Moi j’ai commencé à 15 ans. Mes parents voulaient que je continue l’école, mais moi je voulais travailler à l’usine, pardi! Toutes les familles allaient dans les usines. Je n’ai pas travaillé la soie, moi, c’était déjà le nylon. Il y avait les grands métiers, les 32 têtes,pour faire les bas couture, vous savez. C’est beau les bas couture. Et puis ensuite les métiers circulaires, pour les bas sans coutures et les collants. Chez Rouvière il devait y avoir 3 ou 4 grands métiers rectilignes, et puis après ils s’en sont débarrassé pour les petits métiers circulaires.

J’ai commencé à Laroque, mais l’usine a fermé, pour déménager à Montpellier je crois. Alors j’ai été prise à Ganges et puis je suis revenue à St Bauzille, chez Rouvière. Il est venu me chercher parce que j’avais la technique pour travailler les bas circulaires. Moi j’étais contente de pouvoir travailler tout près. Quand j’étais à Ganges, c’était après la guerre, on n’avait pas de voitures, on y allait en vélo très tôt le matin. Il faisait nuit et on guettait chaque lumière en se demandant qui c’est. Dans la combe on croisait toujours quelqu’un qu’on connaissait et qui entrait parce qu’ils faisaient les 3 équipes à l’usine. Parfois on avait froid, on était trempe quand il pleuvait, mais c’était une bonne vie.

Il y avait des magasins partout dans le temps, à Ganges, et ici aussi. C’était avant les supermarchés. Chez vous, c’était l’épicerie de Marie, plus loin vers la rue du temple, il y avait l’étoile du midi, et encore un peu plus loin la coop (ndlr : ça fait 3 épiceries sur 100 m). Il y avait bien quatre ou cinq boucheries. Et des cafés, il y avait des cafés partout. On y allait en bande parfois, à la sortie du stade après les matchs de foot. Des fois on ne trouvait pas de place tellement c’était plein. Tout le long du village il y avait des gens en terrasse. Et il n’y avait pas toutes ces voitures.

 

filature Justin Bertrand

la filature Justin Bertrand à Saint Bauzille de Putois

 

La soie, c’était nos grand parents. Ils faisaient les vers à soie dans les maisons, ça leur faisait un complément. Les fileuses, je les ai connues à l’époque, quand j’étais gamine, on les voyait après l’école. Man… qu’elles portaient l’odeur sur elles, les pauvres, on se les montrait et on disait entre copines, qu’est-ce qu’elles sentent mauvais !! et elles avaient les mains toutes flétries, d’avoir tout le temps les mains dans l’eau pour étirer le cocon, vous savez.

Les filatures se sont arrêté a la guerre je crois. Quand on a arrêté le ver à soie. Le ver à soie c’était pénible quand même, il fallait les faire manger 3 fois par jours, chercher la feuille de mûrier, la remouiller pour qu’elle ne sèche pas. Oui, ça a du finir bien avant 40. »

4 décembre 2013
par Stefanie
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Noël équitable, une fête pour tous

Noël est presque là et la frénésie des préparatifs se fait sentir.

Depuis plusieurs semaines déjà – de plus en plus tôt il me semble – les grands magasins ont décoré leurs vitrines, et laissé les jouets et les pères Noël en chocolat envahir les rayonnages. Vite il faut trouver les cadeaux, la déco, le repas. On chasse à droite et à gauche les bons plans de tel grand site de vente sur internet, les promos des supermarchés, les offres spéciales diverses et variées dont on nous abreuve.

STOP! Je veux un Noël zen, un Noël qui ne se fait pas coincer dans le marketing de masse, un Noël qui retrouve ses valeurs, qui apporte de la joie autour de soi. Et pas seulement à ses proches. En faisant plaisir aux siens, en se faisant plaisir on peut aussi permettre à d’autres personnes de s’offrir une belle fête. Je veux un Noël plus éthique! Alors que ce soit pour le repas ou les cadeaux, je m’efforce d’acheter local, artisanal, équitable. Car à l’autre bout de la courte chaîne, je sais que j’aide quelqu’un à avoir les moyens de célébrer comme il se doit la Noël, le Têt, ou toute autre belle fête.

En achetant local, il y a moins de choix, mais plus de qualité. Et si ça coûte un peu plus cher, je récupère vite sur l’essence que je ne dépense pas à courir derrière le bon plan de l’autre côté de la ville. Et je gagne du temps à me décider sur  le menu, le cadeau, la déco. Bon d’accord, pour moi c’est facile, pour le repas: à moins de 10 km à la ronde, j’ai des producteurs de  foie gras,  chapons, fromages, vin, pain d’épice…- oh d’ailleurs, j’avais complètement oublié de réserver mon bocal de foie gras, ça y est c’est fait, merci le blog de me l’avoir rappelé ;). Mais même en ville, on peut très bien éviter l’hypermarché impersonnel, et faire vivre le boucher, le primeur du coin.

Je profite bien sûr de tous les marchés de Noël auxquels je participe pour dénicher des objets d’artisanat originaux chez des marchands bien sympathiques. Et si je ne trouve pas mon bonheur et que je me décide à commander sur le net, je me dirige vers les sites de mes camarades mampreneurs, ou des petites entreprises françaises plutôt que sur les énormes sites internationaux désincarnés. Il n’y a pratiquement que pour les jeux et jouets que je déroge, et encore seulement parce que le magasin de jouet local a fermé. Eh oui, la conséquence du peu de clientèle. C’était pourtant bien pratique, et même indispensable pour les achats de dernière minute.

 

Noël

 

Le temps gagné, utilisons-le à bon escient: vive le fait main, le fait maison. Un poste de plus ou on peut réduire les frais pour finalement se retrouver avec une fête de qualité à budget égal. Si on aime le collage, la peinture, le scrapbooking, on peut facilement faire des emballages cadeaux splendides, de la déco de table, et bien sûr de très jolis cadeaux personnalisés avec du papier, du matériel de récupe. Si on est plus cuisine comme moi, on peut se lancer dans la fabrication de gourmandises à offrir: petits chocolats, biscuits, fruits secs fourrés. Pour des cadeaux plus gros, je suis très « bocal »: confitures, mélanges maison d’épices diverses, kits de pâtisserie. Il y a quelques années, c’était les cosmétiques qui me branchaient, baumes, sels de bain. Le net regorge de plein d’idées et de recettes faciles à réaliser.

Heureusement, je ne suis pas la seule à penser comme ça, à vouloir redonner de la valeur à Noël, à vouloir changer de façon de consommer et pas seulement pendant les fêtes. Je le vois parmi mes amis et mes proches bien sûr, mais aussi en discutant avec ma clientèle, celle qui vient vers moi pas seulement parce que mes produits lui plaisent, mais parce que ma démarche éthique la touche. L’association de travailleurs handicapés Reaching Out, un de mes fournisseurs au Vietnam, a trouvé le slogan juste pour exprimer tout cela: gifts that give twice, des cadeaux qui donnent deux fois. Et parce qu’on a plaisir à les offrir, ce sont même des cadeaux qui comptent triple.

 

 

 

 

 

 

 

19 novembre 2013
par Stefanie
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Souvenirs du Vietnam – amour fraternel

Souvenirs du Vietnam (par Albert Tran)

6) Amour fraternel

 

gaufrettes

Crédit photo Babette Polman

 

N’allez pas croire qu’Amélie était un monstre. Elle était seulement sévère, très sévère, trop sévère, et pour commencer, avec elle-même. C’est pourquoi tout compte fait, je l’aimais bien, surtout, quand elle faisait des gaufrettes à la vanille ou bien des cigarettes de mangue ou d’autres douceurs. Quand elle sortait tout son attirail en vue de préparer des gaufrettes, les activités en plein air telles que le lancer de bombes à eau (en l’occurrence des ballons de baudruche remplis d’eau) sur la tête des passants tirés à quatre épingles ne présentaient plus (momentanément) aucun intérêt à mes yeux. Je débordais d’attention et de gentillesse au point de proposer mes services à Amélie qui ne les repoussait pas, puisque, pour une fois, j’étais sage. Elle m’a confié le soin de casser des œufs dans une sorte de saladier, de les battre avant d’y ajouter de la farine, du sucre, de la poudre à lever, de la vanille sans oublier une pincée de sel, pour soutenir le goût des gaufrettes. Je me suis dit:  »Nul bien sans peine! On n’a rien sans rien! ». Il fallait peiner d’abord, pour recevoir le bien ensuite. C’est comme le salaire: on ne le perçoit qu’à la fin du mois, après avoir travaillé dur pendant un mois. Par contre, ce n’est pas le cas du loyer qu’on doit payer au début de chaque mois, pour avoir le droit d’occuper son logement pendant un mois. Amélie était quelqu’un de très
correct: non seulement elle m’a payé mon salaire, non en pièces sonnantes et trébuchantes, mais en gaufrettes bien croquantes et parfumées à la vanille, de plus elle a diminué la quantité de riz que je devais avaler au repas du soir: ça, c’était tout simplement de la grandeur d’âme! Je venais de découvrir que je l’aimais, ma sœur aînée

 

Mon papa est devenu depuis un excellent cuisinier, il faudrait que je lui demande de nous faire des gaufrettes un jour :) Retrouvez l’épisode précédent ici: la revanche